Bamako, la ville à double facette

Article : Bamako, la ville à double facette
Crédit: Wikimedia Commons
18 août 2021

Bamako, la ville à double facette

L’opulence et la misère, la propreté et l’insalubrité, le courage et la paresse … Même « le paradis et l’enfer » se côtoient, sympathisent au quotidien dans Bamako, la capitale malienne.

Crédit photo : Khaled Mohamed

Chatoyante, Bamako by night, c’est New York City ! La nuit, mes yeux sur ses lumières colorées et somptueux châteaux. Et le jour, le favela. La ville des véhicules luxes imposantes est aussi le cimetière des « aurevoir ». Ses boulevards et statuts captivants contrastent avec ses rues étroites et boueuses où des essaims de mouches et moustiques se disputent sur la table de la gargotière. Et sa pléthore d’agents qui peuplent les carrefours le firmament des véhicules et motos. Des klaxons étourdissants alertant la vendeuse assise sur la route.

Hypocrisie

Bamako, ville des hommes qui se battent contre la vie, comme la vieille marchande qui emprunte matinale le sotrama (moyen de transport en commun le plus populaire). La capitale malienne est aussi le nid des gangsta, ces ados qui traquent les conducteurs de Djakarta, dans la noirceur de l’aube.

Bamako, des obscurités et des aurores. Après la nuit des satans, c’est la journée des Dieux. Des mosquées et des églises pleines à craquer. Des bars et des maisons qui cohabitent et sympathisent. Des prostituées qui nourrissent des familles, comme le dit l’autre.
Mais l’hypocrisie bamakoise ne se précise qu’à la veille de la fête. Pleurer à chaudes larmes le laylatoul qadr et faire du haram halal (vendre le faux à la place du bon produit) le lendemain matin. Bamako des semaines hybrides. Des dimanches peaufinés des robes blanches en attendant les jeudis noirs.

Inégalités

Bamako des gros ventres et des ventres creux. Le paradis des uns survit de l’enfer des autres. Des propriétaires des hectares et des hectares de terrain, ces hommes cravatés, habillés parfois de boubous chers, et des déshérités qui vivent sur des immondices, dans les tréfonds de la pauvreté.

Bamako des palais pacifiques, c’est aussi la mer des tôles où les misérables et les indésirables, pardon, les infortunés trouvent refuge. Ici, le tonnerre gronde l’apocalypse des familles qui doivent leur linceul dans l’abîme des ruisseaux.

La capitale des trois collines est aussi celle de « l’apartheid » à la malienne. Les sifflements des balles de la colline du savoir de pair avec l’ambiance des « écoles des fils de riche ». Bamako des désespérés et des « passe-droits », la cité des trois caïmans est aussi celle des misérables fonctionnaires et des fonctionnaires millionnaires.


Khaled Mohamed

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Commentaires

KEBE
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Très bien relaté en tout cas.
Merci Mr Dramé

Adama Sambou SISSOKO
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Bamako de l'hypocrisie, c'est aussi le maire qui est logé au prix de 500 000 FCFA par mois, payé par les impôts des citoyens, à même temps il n'est pas à mesure de payer une seule poubelle sur fond propre de la mairie, ... Sincèrement parlant coup de chapeau mon cher pour cet article si édifiant.