Réseaux sociaux au Mali : un pied de nez aux médias traditionnels

Article : Réseaux sociaux au Mali : un pied de nez aux médias traditionnels
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19 septembre 2022

Réseaux sociaux au Mali : un pied de nez aux médias traditionnels

Des lanceurs d’alertes aux vidéastes, en passant par les coachs en développement personnel, jusqu’où ces nouveaux métiers mèneront-ils ?

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A l’ère des réseaux sociaux, la réputation et l’image ont une valeur inestimable dans la société. Chanteurs, vidéastes ou simples tiktokers, ils sont de plus en plus nombreux à tirer d’affaire. Sponsorisés parfois par des entreprises commerciales, nombreux sont des jeunes artistes et activistes qui ont éclos leurs talents à travers les réseaux sociaux.
Alors que le coachig et le blogging voient le jour, le journalisme connait une explosion démographique, favorisant ainsi la naissance et l’émergence d’une nouvelle génération d’hommes de média qui la disputent désormais avec ceux des médias traditionnels (radio, télévision et presse écrite).


Les magnats


Depuis leurs comptes, les magnats des réseaux sociaux n’ont plus de peine pour se tailler de centaines de milliers de followers en ligne. Grâce à l’instantaneité et surtout la masse d’informations qu’ils mitraillent au fil des minutes, ils ont une avance sur les médias traditionnels qui semblent souvent en retard dans la diffusion des nouvelles.

Quant aux vidéastes, ils sont suivis jusque dans les villages les plus reculés. Pour attirer le public, ils s’expriment le plus souvent en langues locales et ont pour cibles la jeunesse, les cultures locales et surtout les politiques. Pseudo-révolutionnaires, traditionalistes, religieux et autres sont passés par là !


Casse-tête


Dans un pays où l’utilisation du français demeure un défi, la presse écrite est l’une des principales victimes de cette révolution numérique. Il suffit de faire un tour dans les rues de Bamako pour constater la rareté des clients devant les kiosques.
Les unes des journaux, qui froufroutent au soleil, appâtent certes le visiteur, mais à peine quelques lignes parcourues, l’on découvre, hélas, les mêmes informations relayées quelques heures plus tôt sur Facebook, voire moins développées. Un casse-tête pour l’auditeur et le téléspectateur qui doivent ruminer les mêmes informations au cours de la revue de presse à la radio et à la télé.
Dans cet océan de nouvelles, où journalistes et activistes se distinguent à peine les uns des autres, il est peu facile de séparer la bonne graine de l’ivraie. La vitesse de ce magma de bonnes et mauvaises informations charme le lecteur à telle enseigne que l’éditeur préfère être le premier à se tromper que le dernier à informer.
C’est dire que la crédibilité ne tient donc qu’à un fil à une époque où un simple partage permet au consommateur de jouer lui-même le producteur d’information.

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Commentaires

Djibril Tounkara
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Un très bel article

Khaled Mohamed
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Merci