Dougou bé kak ! (L’heure est grave !)

Article : Dougou bé kak ! (L’heure est grave !)
Crédit: Marc Fischer via Wikicommons
7 février 2024

Dougou bé kak ! (L’heure est grave !)

Crédit : La capitale du Mali, vue depuis les collines qui l’entourent, mai 2007 / https://www.flickr.com/photos/gigawebs/ via wikicommons,

Depuis plusieurs jours, l’annulation des évaluations du concours d’entrée dans la Fonction publique, déroulé en décembre 2023, défraie la chronique au Mali . La surprenante décision intervient dans un contexte de vie chère.

« Bamako n’est pas Conakry ! » Les citadins de la capitale malienne vivent littéralement dans le noir. Des délestages intempestifs qui durent des heures, l’électricité a pris ses bagages dans plusieurs quartiers depuis trois jours. Pour les menuisiers, couturiers, informaticiens… le chômage technique est devenu épidémique.

Annonces dans l’obscurité

Souffrant le martyr d’un nationalisme déguisé, avec son corollaire de promesses paradisiaques, le citoyen lambda broie du noir au quotidien. Les prix des denrées et de l’essence montent en puissance jour après jour sur le marché. Dougou bé kak ! (L’heure est grave en bambara).

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Après le feuilleton de l’Énergie du Mali, révélé par la ministre en charge de l’Energie, c’est le tour de son collègue de la Fonction publique d’annuler le concours de recrutement de décembre 2023. Annonce faite dans la soirée du 5 février 2024, sur l’ORTM, la télévision nationale.


Pendant que la majeure partie de la capitale est plongée dans l’obscurité, le communiqué fait état de découverte des actions de fraude lors des évaluations. Même si aucune date n’a pas été précisée dans ledit document, le ministre rassure « les candidats qu’un nouveau concours sera organisé ».

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Trop c’est trop !

Au moment où les anciens dignitaires du pouvoir déchu sont accusés de corruption et atteinte aux biens publics, emprisonnés et contraints à l’exil, nous assistons à des scénarios inimaginables. Les fraudes constatées lors du concours de la Fonction publique rallongent la liste des cas de mauvaise gestion dans la sphère publique. Des nombreuses questions restent cependant en suspens : qui sont les auteurs de ces fraudes ? Comment ont-elles été découvertes ? Qu’en est-il des mesures de surveillance et de sécurisation…

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Depuis un certain temps, les discours patriotiques ne tiennent plus la route. L’échec de la récente manifestation de soutien à l’AES (Alliance des Etats du Sahel, réunissant le Mali, le Burkina Faso et le Niger) n’est-il pas une parfaite illustration ? La morosité ambiante qui a régné dans les rues de la capitale en est un signal fort. Haké bé fali kou sama la ! (Trop c’est trop !).

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Commentaires

Djibril TOUNKARA
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Le pays a dépassé le seuil de la dureté, la mauvaise gouvernance, on n'en parle pas.
En un mot le pays disparaît à petit 🔥.

Khaled Mohamed
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Dieu nous sauve !