Kidal reconquis : Assimi Goïta redore le « treillis »

Article : Kidal reconquis : Assimi Goïta redore le « treillis »
Crédit: Alicroche via Wikicommons
16 novembre 2023

Kidal reconquis : Assimi Goïta redore le « treillis »

Trois années après la démission du défunt président Ibrahim Boubacar Keita, deux années après celle de Bah N’daw et moins d’un mois après le lancement de l’opération de reconquête, le chef de la transition et ses « camarades » ont brisé comme un plafond de verre le mythe de la ville infranchissable. La libération de la 8e région administrative resuscite la Fierté malienne

Crédit : Wikicommons

Explosion de joie dans la capitale malienne. A Bamako et dans plusieurs autres villes, des foules en liesse ont pris d’assaut les rues pour célébrer la libération de la cité des Ifoghas. Longtemps considérée comme bastion de la rébellion, la ville de Kidal est enfin de retour dans le giron malien.


Comme on s’y attendait depuis plusieurs semaines, les Forces armées maliennes ont débusqué le dernier nid de la rébellion ce mardi 14 novembre 2023. En chassant le dernier séparatiste du territoire, les FAMa lavent l’affront de plus d’une décennie.

Coopération russe

Depuis les affrontements de 2012 et de 2014, le Mali avait perdu le contrôle d’une bonne partie de cette région stratégique frontalière d’Algérie. En proie au manque de services sociaux de l’Etat, les terroristes sont légion dans la ville devenue capitale d’une pseudo république d’Azawad.

Entrée de Kidal / Crédit : Alicroche via Wikicommons

La présence des forces de maintien de paix des Nations-unies, la signature de l’accord pour la paix en 2015 et la mise en place d’une armée reconstituée (composée des centaines de soldats maliens et des éléments de la Coordination des mouvements de l’Azawad) ne mettent pas fin aux hostilités. Avec son corollaire d’attaques ciblées, la présence des groupes armés a favorisé l’émergence d’une insécurité grandissante à travers le pays.

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Pour casser cette spirale, les nouvelles autorités ont renoué un partenariat efficace avec la Russie de Vladimir Poutine qui assure la formation et la fourniture des équipements militaires. En plus des recrutements massifs dans les rangs des forces de défense et de sécurité, l’acquisition des avions de combat, des drones et engins terrestres, le Mali contrôle son espace aérien. De quoi exacerber le quiproquo avec Paris qui dénonce la présence du groupe privé russe Wagner.

Assimi Goïta / Crédit : Président de la Russie, Kremlin via Wikicommons

« Les cœurs vibrent de confiance »


Le retrait immédiat des forces françaises de l’opération Barkhane et des casques bleus de l’ONU coïncide avec la reconquête de plusieurs localités sous contrôle des groupes armés depuis 2012. Face aux centaines de soldats aguerris, suréquipés et prêts à en découdre à tout moment, les assaillants ont plutôt préféré prendre la poudre d’escampette, laissant le champ libre aux FAMa qui traversent triomphalement les artères de Kidal.

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De la flamme de la victoire, jaillit la lueur d’espoir d’un peuple meurtri d’une guerre ambiguë. Touareg, Peul, Arabe, Bambara et autres communautés de la riche diversité malienne exultent au vent du « Vert-jaune-rouge » qui flotte partout.


Rentré à jamais dans la légende des héros, le colonel Assimi Goïta a brisé le mythe de la ville infranchissable et redoré le blason de ceux et celles qui se battent depuis des années pour le recouvrement de notre intégrité territoriale. Contre vents et marées, « les cœurs vibrent de confiance ».

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