Le come-back de l’imam Dicko : « j’ai compris que je n’ai pas été compris »

Article : Le come-back de l’imam Dicko : « j’ai compris que je n’ai pas été compris »
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17 juin 2023

Le come-back de l’imam Dicko : « j’ai compris que je n’ai pas été compris »

Dénonçant ce qu’il qualifie de « confiscation des idéaux la révolution, l’instrumentalisation de la justice et l’atteinte aux libertés d’opinion », l’imam Mahmoud Dicko a remobilisé ses fidèles. Un ras-le-bol lancé vendredi 16 juin, en marge d’un rassemblement des partisans du non au référendum constitutionnel, à moins de 48 heures de l’ouverture des bureaux de vote.


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« Billahi (par Allah !) ! Billahi ! Billahi ! Jure-t-il. S’il plaît à Allah, nous allons mettre un terme à cette histoire. » Devant un parterre de journalistes et une foule exitée de fidèles, celui qui fut un moment l’autorité morale de l’héteroclite Mouvement du 5 juin (M5), qui a reclamé la démission du défunt président Ibrahim Boubacar Keïta, n’a pas mâché ses mots.

« Je préfère mourir en martyr que vivre traître »


Absent sur la scène politique depuis un certain temps, l’ancien président du Haut conseil islamique du Mali a répondu à des critiques qui animent la toile. Polémiques acerbes selon lesquelles, il aurait rassemblé les foules contre le président déchu au profit de son intérêt personnel. « Ibrahim Boubacar Keïta m’a fait beaucoup de privilèges, reconnait-il. Mais cela ne m’empêche pas de lui dire la vérité sur la gouvernance. Je ne peux pas m’opposer à lui et tolérer les mêmes habitudes de son pouvoir voire pire aujourd’hui ».
Revenant à la charge quant à la gestion de la transition, le porte-voix du M5, pointe du doigt la justice comme fer de lance des militaires de Kati. « Aujourd’hui, nous avons une justice instrumentalisé, mise au service des militaires pour impressionner toute personne qui ose leur dire non. Je ne me préoccupe pas de ce qu’on va me faire après. Je préfère mourir en martyr que vivre traître », fulmine-t-il.
Comme pour remobiliser ses troupes, l’imam Dicko a appelé à la résistance. « Je ne collabore jamais avec des gens qui ont confisqué la révolution. Après avoir bailloné le peuple, ils dénaturent l’histoire et nous font passer, nous les victimes qui avions lutté, pour des bourreaux. Ainsi, j’ai compris que je n’ai pas été compris. »

Requêtes


Ce come-back du célébrissime imam de la mosquée de Badalabougou sur la scène politico-médiatique intervient dans un contexte de campagne référendaire. Campagne au cours de laquelle il a opté pour le non, contestant, aux côtés des islamistes, membres et sympathisants de LIMAMA (ligue des imams du Mali), le principe de laïcité cité dans le projet de Constitution.
Quelques jours plus tôt, la Coordination des Mouvements, associations et sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko (CMAS), jugeant insuffisantes les conditions dans lesquelles se tiendrait le référendum, a déposé deux requêtes, respectivement auprès de la Cour suprême et de la Cour constitutionnelle en vue obtenir l’annulation du scrutin du dimanche.

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